Quel fut donc ce Kheops dont encore subsiste A l’érosion du temps le soi-disant tombeau, Un amas de pavés qui, sur la longue liste Des merveilles du monde, est inscrit au plus haut ?
Et cette pyramide, au juste, quelle est-elle ? Le réel mausolée d’un tyran mégalo Qui, pour lui, imposa à toute une kyrielle D’esclaves maltraités un harassant boulot ?
Ou faut-il se fier à d’autres hypothèses Avancées quelquefois par des théoriciens Dont l’argument nouveau met entre parenthèses L’officielle version de tous les historiens ?
Leur imagination les pousse à nous soumettre, Mesures à l’appui pour notre jugement, Que pi, le nombre d’or, la coudée et le mètre Sont partout en rapport dans le vieux monument.
Des savants initiés à l’art ésotérique Soutiennent quant à eux dans leurs délires fous Que l’ouvrage serait une horloge cosmique Laissée par des anciens bien plus sages que nous.
Les chercheurs peuvent bien continuer leur quête, Si l’antique momie est toujours dans ses flancs, Nulle sonde n’a pu en trouver la retraite, Kheops reste caché depuis quatre mille ans.
Et durant tous ces temps, muet comme une tombe, Le formidable cairn, immobile et massif, Pour toujours insensible à l’humaine hécatombe, Sous l’azur égyptien, demeure, inexpressif.