Que ce soit au penchant des collines pelées Qui, autour de Marseille, exposent leur faciès, Dans les maquis, de thym et de fenouil, ourlés, Les garrigues de cade et de chêne-kermès,
Ou que ce soit au flanc de reliefs plus nourris Recouverts par une autre unité végétale, Dans les hautes futaies et les grasses prairies Qui habillent de vert son Ariège natale,
A la recherche ici de châtaignes sucrées, De cèpes facétieux et de noires myrtilles Ou en quête là-bas d’asperges égarées, De lactaires cachés sous un tapis d’aiguilles,
Il a souvent marché sur des terrains divers, Solitaire parfois, mais en plus d’occasions Accompagné d’amis fidèles et diserts Pour se livrer à l’art de la conversation.
Jusque dans ses vieux jours, ses pas ont abordé Les sentiers tortueux et les vives pâtures Même s’il lui fallait, d’une canne, s’aider Pour soulager un peu ses traîtresses jointures.
Et quand l’heure est venue du voyage dernier, Il a voulu donner ce bâton à un proche Comme un coureur qui tend à un coéquipier Le témoin du relais où l’autre main s’accroche.
Ce legs simple et touchant, c’est un appel fervent A poursuivre sans lui, que la vie abandonne, La quête du soleil, du ciel, de l’air, du vent Et des chaudes couleurs lumineuses d’automne.
Il montre clairement sa générosité, Celle d’avoir transmis une grande richesse : Parcourir sans relâche et longtemps profiter De la nature belle et source d’allégresse.