Vos
poèmes

Si comme l’a dit le poète,
Certaines gens – quel anathème ! –
Usent de leur bibliothèque
Comme l’eunuque, du harem,

Peut-on pousser le parallèle
Jusqu’à comparer en ce lieu
La femme, compagne éternelle,
Au livre, objet parfois précieux ?

L’entreprise paraît subtile
Mais, soyons clair, il ne s’agit
Que d’un exercice de style
Où toute polémique gît.

Il est multitude de livres
Comme de filles à aimer
Mais que l’un ou l’autre se livre
Et nous voilà sitôt charmés.

L’expérience a de quoi surprendre
Sans que l’on sache l’expliquer,
On ne désire que les prendre,
Les caresser, s’y impliquer.

Ils peuvent offrir le bien-être,
La connaissance, le conseil
Et de réconfort nous repaître
Quand notre espoir est en sommeil.

Peu importe la reliure
Et l’apparence, atout mineur,
La véritable nourriture
Qu’ils nous donnent leur vient du cœur.

On reconnaît leur importance,
Dans le périple quotidien,
En constatant leur endurance
A nous apporter le soutien.

Ils sont l’une et l’autre fragiles,
Du temps, subissent les affronts,
Les plis qu’on leur fait les mutilent
Et leurs couleurs se faneront.

Mais on garde de la tendresse
Pour leur présence à nos côtés,
Pour ce qu’on leur doit d’allégresse
Et de souvenirs exaltés.