Par une froide nuit d’hiver, Sur un plateau semé d’aspics, Déambulait à découvert Une tribu de porcs-épics.
Les pauvres rongeurs assiégés Par l’inique bise hiémale Se resserraient pour partager Un peu de chaleur animale.
Mais les redoutables piquants Qu’ils portent fichés sur le dos Faisaient vite bâiller leurs rangs S’ils se rapprochaient un peu trop.
Ainsi allaient-ils, confrontés A deux tracas antinomiques, Ou marcher seul et grelotter, Ou se frotter aux longues piques.
De même, nous autres humains Changeons sans cesse d’intérêts, Tantôt nous tenant par la main, Tantôt, de nos proches, soustraits.
La nécessité nous unit Mais l’aigreur de nos caractères Nous fait fuir toute compagnie Pour vivre à l’écart, solitaires.
J’ai écrit ce poème après avoir entendu L’histoire racontée à la radio ; Ce n’est que plusieurs années plus tard Que j’ai appris qu’elle était de Schopenhauer Rendons donc à César …