Un soir où je marchais dans les rues d'une ville J'aperçu par hasard un couple bien étrange Formé d'un grand chien noir que tenait une fille, Une petite fille au visage d'un ange.
Elle était accroupie contre son compagnon, Le tenant enlacé de ses bras longs et pales Qui encerclaient le cou et ses grands cheveux blonds Pendaient négligemment sur ses vêtements sales.
Durant quelques instants, j'ai croisé son regard Et j'ai vu dans ses yeux une grande tristesse Et les yeux du grand chien reflétaient ce regard Qui traduisait sans peine une immense détresse.
Et puis j'ai poursuivi mon chemin inutile, Laissant sur son trottoir la douloureuse enfant Et son fidèle ami au coeur de cette ville, Eux qui surent trop tôt le désenchantement.
Lorsque je vous revois dans cette rue obscure, O toi la douce enfant, et toi, son beau chien noir, J'imagine pour vous un brasier de verdure Dans lequel vous courez sans ombre à votre espoir.