Comme un père affaibli trouve de la chaleur A regarder son fils vigoureux et capable, Ainsi, moi, poursuivi par le sort qui m’accable, Je me requinque auprès de ta haute valeur.
Puisqu’on peut reconnaître en toi tant de grandeur, De pétillant esprit, de beauté admirable, C’est pour moi sans conteste un bienfait secourable De greffer sur ce tronc ce qui nourrit mon cœur.
Quand je peux de ta sève extraire ma substance, Me fortifier du bien qui coule en abondance De toi, je me sens moins meurtri et miséreux.
Je n’ai besoin qu’un peu de ta gloire pour vivre, Pour donner le meilleur, ne devoir que te suivre, Il ne m’en faut pas plus pour me sentir heureux !