Ma femme qui ne peut plus me voir en peinture Vient de me signifier la fin de mon contrat Et me pousse à courir de nouveau l’aventure Pour chercher une qui, de mes charmes, voudra.
N’ayant pas un agent pour gérer l’entremise Comme ces grands sportifs plus riches que Crésus, Je dois moi-même donc vanter la marchandise Si je veux me placer et rentrer dans les us.
Je ne sais pas hélas, vraiment conter fleurette, Le compliment – c’est vrai - ne m’est pas naturel, Je préfère l’humour égrené en dosette Pour mettre dans la vie une pincée de sel.
Mais je sais cuisiner et faire le ménage, M’occuper des enfants, repasser s’il le faut, Bref, je n’ai pas besoin, de par ce démarchage, D’une boniche dont je serais en défaut.
Je ne suis pas un beauf plein de chips et de bière Qui fait du canapé son quartier général, J’ai plutôt pour loisir la marche buissonnière Avec en tête un rêve ou un jeu cérébral.
Et je suis un amant, parait-il, honorable Qui pour sa partenaire a beaucoup d’attention, Qui se laisse guider par son chant vénérable Afin de l’amener jusqu’à l’ébullition.
Si ces modestes traits, dans la noble assistance, Auprès de quelque dame ont l’heur d’intercéder, Qu’elle me fasse signe et lors avec patience, Nous essaierons de voir si l’on peut s’accorder.
L’amour est un concert de chaises musicales, A peine as-tu trouvé un siège où t’amarrer Que l’orchestre t’invite à d’autres bacchanales Sur un nouveau divan qu’un tiers a libéré.
Et lorsque brusquement s’arrête la musique, Si de t’être posé, tu n’as pas pris le soin, Le monde te regarde en te faisant la nique Et te voilà de ceux à ne le faire point…