Parfois, un mot fusant, comme un aérolithe, Au gré d’une lecture, à mon regard, surgit, Un mot révélateur, sonore ou insolite Qui, sur mon attention, exerce sa magie.
Il perce l’atmosphère inspirée d’un article Dans les sobres feuillets d’une publication Qui, de la corruption, vitupère le cycle Au service du verbe et de l’information.
Il scintille aussi bien dans le luxe des pages Où la géographie donne son bulletin, Où les photographies et les grands reportages Initient au voyage et aux peuples lointains.
Il luit étonnement dans la formule étique Destinée à frapper d’une publicité, Dans le morne blabla d’une note technique, Dans un tract syndical, un graffiti hâté.
Parfois, c’est une pluie de ces météorites Qui me tombe dessus dans le livre léché D’un auteur luxuriant dont le cerveau abrite Tout un monde vivant, par la grâce, touché.
Mais d’où que ces objets retentissants proviennent, Dans une tirelire où leur charme prévaut, Je les range avec soin jusqu’à ce qu’il advienne Qu’à mon usage propre ils brillent à nouveau.