Vos
poèmes

Au lieu de se pendre à mon cou
En fille tendre et authentique,
Comme il en existe beaucoup
Dans cette ville romantique,

Elle préfère s’accrocher
A Fontainebleau le dimanche
Sur de ridicules rochers
Comme un singe sur une branche.

Elle arbore de fins chaussons
Dopant sa ligne de sveltesse
Et un legging noir polisson
Moulant ses jambes et ses fesses.

Sous couvert de sécurité,
Des gars en ordre de bataille
Rivalisent pour la mater
Et plaquer leurs mains sur sa taille.

Moi, pendant ce temps à Paris,
J’erre dans les rues l’âme en peine,
Avec, me traversant l’esprit,
Un vent séditieux de fredaine.

Je vais aventureux, suivant
Les pas de belles inconnues
Ou dans les musées, observant
Des sculptures de femmes nues.

Mes yeux glissent comme des mains
Sur leurs courbes vertigineuses
Pour y déceler des chemins,
Sources d’ivresses capiteuses.

Si de grimper est le loisir
Qu’à priori, elle affectionne,
Pourquoi ne pas se divertir
Auprès de ma gente personne ?

Elle pourrait m’escalader,
Trouver sur moi des prises franches,
Des voies neuves à aborder
A califourchon sur mes hanches,

Se livrer à un corps à corps
Sur une matière vivante,
Même sans viser des records
Comme une sportive fervente,

Dans mes bras un temps bivouaquer
Pour une pause langoureuse
Puis ensuite réattaquer
La progression tumultueuse,

Et ainsi gagner des sommets
De sérénité directrice
Où chacun libre s’en remet
A une paix réparatrice !