Comme par le hauban, s’élève le gabier Vers le sommet du mat pour remplir son office, Je monte le matin par le grand escalier Pour gagner mon bureau en haut de l’édifice.
Dans la petite pièce où je prends mon quartier, Tout un côté vitré par où la lumière entre Et booste ma journée, offre un coup d’oeil faîtier Sur les toits de la ville emmêlés en son centre.
Par delà ce parterre, on voit au second plan Des côteaux verdoyants où mon esprit musarde Et plus loin un sommet - l’hiver drapé de blanc - Qui évoque à mon coeur sa fibre montagnarde.
Par les belles journées de la demi saison, Les rayons généreux du radiateur céleste, Au travers du carreau, déferlent à foison Pour faire un solarium de ma carrée modeste.
Quand Borée ou l’Autan s’arrogent le pouvoir, Balayant la poussière et la feuille incertaine, Que la nue verse l’eau de son grand réservoir, Des éléments, je semble être le capitaine.
Et quand règne la nuit en décembre ou janvier, Qu’une constellation de lumières scintille A mes pieds, le constat d’avoir là un vivier De consciences veillant, en mon idée, s’instille.
Et confiant, je me tiens à mon poste de choix Sans redouter l’oubli ni que je me morfonde, Sachant que mes écrans, mon clavier et mes doigts, par le Net élargi, me lient au vaste monde.