Souventes fois au bal des muses Où de gentes belles s’amusent, Je suis allé dans l’espoir fou De dénicher la cavalière Qui, de moi, pourrait être fière Et que je chérirais itou.
La déception me fut commune Mais ce soir, revers de fortune, En découvrant sur moi tes yeux, Je sens qu’enfin la providence, Bonne fée, me donne ma chance Et une réponse à mes vœux.
Si tu acceptes mon invite Et à mon cou, te pends, petite, Pour quelque slow instrumenté, Ce serait la première approche Avant de monter dans le coche D’une tendre complicité.
Moi qui n’ai jamais sur la piste Eté un redoutable artiste, Peut-être serai-je inspiré Par les accords d’un paso doble Et, fort d’une attitude noble, Saurai-je te faire virer.
Si le bandonéon exprime Sa mélancolie magnanime Avec son charme habituel, Je me sens même, audace folle, Avec toi seule pour idole, Oser un tango sensuel.
Dès lors mes sentiments débordent, Ce pourrait être dans mes cordes D’entamer un rock endiablé Pour, dans mes mains, tester l’adresse Et la remarquable souplesse De ton corps finement musclé.
Tout en songeant au beau Danube, Quand l’orchestre jouera un tube De Johann Strauss sur ses violons, Entre autres couples qui gravitent Parmi les danseurs émérites, Nous irons gagner nos galons.
Vois comme un regard me chavire ! Je me sens prêt sous ton empire A relever bien des défis. Mon imagination s’emballe, Cette idée neuve en moi s’installe Que tes ondes me fortifient.