Tu me parles parfois du chêne d’Henri IV, Un vénérable aïeul planté près de chez nous Et que nul défricheur ne s’est permis d’abattre Depuis que le bon roi s’y abrita dessous.
Une légende dit que durant un voyage, Ce prince, fatigué, s’arrêta un moment A l’ombre tamisée de son épais feuillage Déjà majestueux voici quatre cents ans.
Par hasard aujourd’hui, songeant à cette histoire, Je me dis que tu as d’aucune parenté Avec ce souverain qui, de toute mémoire, A imprimé un sceau de popularité.
Tu es tout comme lui friand de bonne chère, Etant aussi natif de ce sud-ouest heureux Où il ne convient pas de prendre à la légère Les plaisirs de la table et leur lien chaleureux.
Tu as également du goût pour le beau sexe Et si ta favorite est d’humble condition, Avec le temps, tu as conservé le réflexe D’ouvrir l’œil pour le charme à la moindre occasion.
Tu as de l’intérêt pour le ring politique, Les échanges d’idées, les débats animés Malgré ce qu’on apprend des douteuses pratiques Qui minent ce milieu et le font malfamé.
Tu es un tempéré épris de tolérance Et redoute toujours les violents partis pris ; Tu as du jugement et cette compétence, Dans un climat tendu, d’apaiser les esprits.
Voilà en quoi tu tiens de ce grand personnage Dont l’Histoire nous fait un portrait généreux, Un monarque avisé auquel tu rends hommage En allant visiter le vieux chêne noueux.