Vos
poèmes

A t'écouter parfois bondir
Comme un beau diable dans sa boite,
J'en viens à présager le pire
Sur notre association étroite.

Etendu seul dans mon grand lit,
J'attends la venue du sommeil,
Mais toi à grands coups d'assourdi,
Las, tu me maintiens en éveil.

Je voudrais rejoindre Morphée,
Ce compagnon des nuits paisibles,
Mais tu t'emploies à m'échauffer
De ton caractère irascible.

Que me vaut ce débordement?
Pourquoi tel raffut à cette heure?
Dis-moi, à quel soudain tourment
Tient ce coup d'accélérateur?

Ce n'est pas un minois mignon
Qui te fait battre la chamade
Car je n'ai pas vu de jupon
Récemment digne d'incartade.

Ce n'est pas de l'appréhension
Pour une affaire qui s'apprête,
Ma vie est vierge d'émotion
De par ces temps de préretraite.

Est-ce le manque d'exercice
L'objet de ce galop nerveux,
Et par un marathon factice
Veux-tu t'entrenir un peu?

Où alors dois-je m'alarmer,
Quelque étourdi dans cette usine
Ayant oublié de fermer
Le robinet d'adrénaline?

Eh! ne me laisse pas tomber,
Vieux frère des années heureuses,
Je te promets, pour regimber,
D'autres courses impétueuses,

Des palpitements d'allégresse
Dont tu n'as pas encore idée
Et des idylles charmeresses
Pour de nouveau te débonder.

Alors, ménage toi mon pote,
Le parcours est encore long,
Prends le parti de la marmotte
Qui dort quand souffle l'aquilon.

Et peut-être qu'un de ces quatre,
Nous allons tous deux reverdir
Pour un chavirement folâtre
Qui surviendra sans prévenir.