Elle avait pour mission d’aller chez mère-grand Porter une galette avec un pot de beurre, Vêtue de son manteau de couleur rouge sang, Par-delà la forêt où le grand loup demeure.
Quand l’épaisseur des bois sombres l’eut engloutie, Elle se trouva nez à nez avec la bête Qui paraissait l’attendre en bavant d’appétit Devant ce qui pour elle était un plat de fête.
La jeune fille, hélas, tremblait comme un roseau Et ne put ébaucher le plus infime geste Quand le loup s’approcha et fourra son museau Sous sa jupe de toile un peu courte du reste.
Alors, avec délice, il se mit à lécher La petite échancrure à la jonction des cuisses, Commençant par ce qu’elle avait toujours caché A tout regard, le plus horrible des supplices.
Pourtant, ce ne fut pas la souffrance attendue, Pas de crocs dans sa chair, de mal insupportable, Tout juste cette langue agile et bien pendue Et une sensation pas si désagréable.
Cet étrange frisson se fit bientôt très doux Diffusant dans son corps à partir de son ventre Jusqu’à ce qu’un séisme intime la secoue Dont le travail du loup était bien l’épicentre.
Alors, quittant l’endroit où il était niché, L’animal la laissa à sa commotion forte, Comptant qu’elle viendrait désormais le chercher Pour se faire manger encore de la sorte.