Du canapé à la fenêtre, Ce soir, je me sens désoeuvré A tourner dans ce périmètre Comme un animal séquestré.
Ma bonne amie est en vadrouille Pour, « entre filles », s’amuser, Me laissant tomber en quenouille Dans une nuit aseptisée.
Près du bureau, dans la corbeille, Soudain, quelques bouts de papier Me mettent la puce à l’oreille Pour une énigme à étudier.
Je reconnais son écriture Sur ces étranges confettis ; Etait-ce un billet de rupture Ou un délicieux mot gentil ?
Moi qui, des puzzles, suis adepte, Voici de quoi m’intéresser Et un moyen que j’intercepte Peut-être un peu de sa pensée.
Sur l’un des morceaux, le mot « seule » Me plonge pourtant dans l’émoi, Voilà de quoi faire la gueule Si elle est ainsi près de moi.
Elle a écrit « danser » et « rire », De plaisantes activités Qui bien sûr –je dois le souscrire- Ne sont pas mes spécialités.
Il semble qu’elle ait dans la tête Certaine chose à m’ « avouer » Qu’aucunement je n’interprète Comme un motif à m’enjouer.
Bientôt la panique me gagne Quand elle parle de « partir », C’était pourtant une compagne Qui paraissait me convenir.
Mais avant qu’un autre dommage Ne vienne encore me ruiner, Je décrypte le bref message Qui m’est en effet destiné :
« Je devrais t’avouer, si je n’étais pas veule, Moi qui aime danser, rire et me divertir En compagnie d’amis, combien je serais seule Si je devais un jour, de toi, me départir. »