Faisant son chemin au milieu des fleurs, Mon tendre amour comme un ru se faufile, Secret, tortueux, sonore et agile Dans le frais du bois, fuyant les chaleurs.
Mêlant ses reflets à d'autres couleurs Et sa mélodie au chant volubile Du gai rossignol disert et habile, Il rit de se voir grossi par mes pleurs.
Avec son courant vitreux qui bouillonne Et la pente qui parfois l'aiguillonne, Il descend du mont, rapide et bruissant.
Ainsi est mon coeur, fontaine de larmes, Emporté au fil de l'eau, sans alarmes, Allègre, insouciant, léger, bondissant.