Moi, l’humble rimailleur que le destin condamne A rester éveillé afin de débusquer Le poème rebelle et le domestiquer, Lui, de l’esprit rêveur, la nourricière manne,
Je suis un tâcheron qui hésite et ahane, Ouvrier besogneux poussif et appliqué Dont la timidité n’ose pas se risquer Et que l’inspiration laisse souvent en panne.
Pourtant de temps à autre, un coup de pouce ami Mets de la dynamique à mon rythme endormi Avec son éventail de pimpantes images.
C’est la porte entrouverte aux yeux du prisonnier, La bouffée d’air salin grisant le timonier, La trouée de ciel bleu au milieu des nuages.