Quand la pensée en lui déraisonne ou tempête, Insinuant un voile opaque de tourment, Pour faire un peu le vide, il prend son instrument Et dans les prés s’en va jouer de la trompette.
Au milieu des bosquets de sapins il appète L’espace, la quiétude et le recueillement Et enfin délivré dans cet isolement, Mobilise son souffle et ses gammes répète.
Loin de la société de ses frères humains, Il n’a pour auditoire, au détour des chemins, Qu’un troupeau attentif de vaches débonnaires.
Les bêtes assemblées devant l’exécutant Assistent, fascinées, au concert pimentant Le champêtre décor des journées ordinaires.