Vos
poèmes

Ce pourrait être un parangon
De la jeunesse impétueuse
S’il n’était quelquefois bougon
Et d’une humeur infructueuse.

Car ce dynamique blanc-bec
Possède le galbe et le teint
A défier les marbres grecs
Et les artistes florentins.

Le corps svelte, le ventre plat,
Ronde et musculeuse la fesse,
Une peau d’un grain délicat
Que le baiser traque sans cesse,

Il est riche de ses mains nues,
De son énergie débordante
Et de son envie ingénue
De découverte confondante.

Il est pétillant, malicieux,
Vif, enthousiaste, spontané,
Son souffle de vie est précieux
Comme un sémaphore incarné.

Il aime les yaourts, les fruits,
Le jambon, les œufs à la coque,
Les crêpes, le miel, l’eau du puits,
La gastronomie, il s’en moque ;

Peu lui en chaut les fins morceaux,
Il ne s’attarde pas à table
Et, après son repas d’oiseau,
Repart sautillant comme un diable.

Il ne souffre pas d’insomnie,
Nul souci ne le tarabuste
Et plonge, sa journée finie,
Dans le profond sommeil du juste.

Cet abandon dans le repos,
Cette belle frugalité,
De ce séraphique suppôt,
Font un exemple à méditer.