Les joueurs de football sont de grands séducteurs Qui harcèlent le but de leurs vives ardeurs, Cherchant obstinément à trouver le passage Dans la fière défense et déflorer la cage. Ne les voyez-vous pas tourner autour du pot A droite, à gauche, au centre et lancer à propos De multiples assauts contre la demoiselle Qui défend sa vertu avec beaucoup de zèle ? Ils courent, intrigants, ont des gestes racés, Cherchent la faille qui conduit au gynécée, Ne relâchent jamais leur tenace insistance Que pour mieux endormir l’adverse vigilance. Mais le plus étonnant dans ce jeu de charmeurs, C’est que les prétendants se groupent à plusieurs, Ils sont dix à rêver de pénétrer leur reine, Dix à se seconder pour qu’un seul y parvienne. Mais alors, plus étrange, ils sont onze à jouir, A ressentir l’orgasme et à s’enorgueillir Et des tas de voyeurs qui les regardent faire Sont aussi excités par toute cette affaire. La belle cependant est soudain délaissée, N’a pas eu de plaisir et apparaît vexée, Elle a subi un viol, voyez-vous d’autres mots ? Décidément le foot est un sport de machos !