Dans le matin frileux de ce jour de novembre Mouillé par un ciel bas et un petit crachin, Au milieu des feuillus parés de fauve et d’ambre, La rivière bouillonne et file son chemin.
Apportant des kayaks, est venue une clique De jeunes revêtus de leur combinaison Qui, les jambes serties dans la coque en plastique, Se sont laissé glisser vers l’onde, au diapason.
En trois coups de pagaie, ils ont gagné l’eau vive, Surfent sur le courant qui veut les emporter, Se riant des remous, de la traitre dérive, Des rochers comme autant d’écueils à éviter.
Ils virent, viennent, vont, se croisent, esquimautent, Font la démonstration de dévers contrôlés, S’apostrophent gaiement, comme des argonautes Qui veulent se tester par des défis musclés.
Tels des dauphins jouant au sein des flots limpides Pour lesquels ils sont faits, c’est un plaisir de voir Le ballet turbulent de ces corps intrépides Dans le décor serein qu’ils semblent promouvoir.