Parfois, dans un wagon de métro ou de train, On remarque une étrange et belle passagère Dont le charme spécial tendrement nous étreint Et l’on se sent couvé par une aile légère.
Le voyage aussitôt parait moins ennuyeux Et toujours bien trop tôt stupidement s’achève En nous laissant au cœur un pincement heureux Et le désir ardent de prolonger le rêve.
Passagères d’un train au charisme éloquent, Elles le sont aussi un peu de notre vie Et, en l’abandonnant comme un fauteuil vacant, Rompent la tentation d’une histoire suivie.
Ces émotions glanées durant un court moment Suscitent des amours tout aussi passagères Mais sans le soleil noir du désenchantement, Les personnes chéries demeurant étrangères.
Charmantes inconnus qui passez au hasard Comme des fleurs des champs sur le bord de la route, A quoi bon vous cueillir comme un triste pillard Pour voir votre fraîcheur rapidement dissoute ?