Au printemps, je t'emmènerai Le long des vallons et des prés Où la nature est si active Et sur tes guipures brodées, Mes mains se mettront à roder Pour que ta nudité s'ensuive.
Sur un gazon providentiel, Les yeux rieurs tournés au ciel, Tu laisseras mon nez candide Humer les effluves nouveaux Que dans ses fourmillants travaux La verte saison dilapide.
Cependant, par les nuits d'été, Au moment où la voie lactée Catapulte sa chapelure, Alors que le ciel constellé De tous les mondes reculés Est beau comme une enluminure,
Nous nous échapperons sans bruit Sous l'aile chaude de la nuit Vers un champêtre observatoire D'où j'accomplirai le dessein D'admirer l'éclat de tes seins Pour le graver dans ma mémoire.
Puis quand l'automne s'en viendra, Que le soleil tamisera Une lumière pacifique, Donnant aux somptueux matins Que nous promet la Saint Martin Une consistance angélique,
Tu t'étireras au réveil Dans le plus modeste appareil, Etendue face à la fenêtre Pour sentir monter les baisers Que sur tes cuisses exposées J'irai méthodiquement paître...