Vos
poèmes

Pour gagner ta chambre de bonne
Nichée au sixième palier,
Il fallait que l’on s ‘époumone
Dans les rampes de l’escalier.

Tu me servais toujours de guide
Et, tout au long de la montée,
J’avais, de ta croupe languide,
Une vision en primauté.

Tu portais toujours une jupe
Que tu me laissais soulever
A loisir pour mater la drupe
De ton petit cul enlevé.

C’était entre nous comme un rite
- Elaboré au fil du temps -
Dont tu entretenais l’invite
Avec des vêtements flottants.

C’était une habitude chère,
Qui émoustillait notre émoi,
Le début des préliminaires
De ce qui nous menait chez toi.

Il fallait pourtant être sage,
Interrompre notre dada,
Quand nous passions à chaque étage
Sous le feu croisé des judas.

Puis dès que reprenaient les marches
Et tes jambes de la hauteur,
Je revenais à ma démarche
De scrupuleux observateur.

Quelle fascination dévote
Pour ce joufflu emmailloté
Dans une petite culotte,
Evoluant en liberté !

Il fallait voir ce beau pépère,
De sa splendeur, auréolé,
Ces deux pérorants hémisphères
Délicatement accolés !

C’était une vision sélecte,
Festival de courbes racées,
Œuvre d’un génial architecte
Pourvu d’un talent insensé.

Et c’était pour moi ce spectacle,
Cette impudique exhibition,
Oui, rien que pour moi le miracle,
La vénérable apparition.