Vos
poèmes

Pour l'observateur attentif
Aux phénomènes de ce monde,
Le mois de Mars est attractif
Et les spectacles y abondent.

Voici le temps des giboulées,
Vocable riche d'éloquence
Qui a le don de formuler
Un déluge sans conséquence.

C'est l'heure des métamorphoses,
Des événements substantiels
Où il se passe quelque chose
En permanence dans le ciel.

Des quatre coins de l'horizon
Déboulent des vents furieux
Qui, à la croisée des saisons,
Font un tapage impérieux.

Avec une admirable rage,
Ils poussent devant leurs assauts
Toute une troupe de nuages
Tentaculeux et abyssaux.

Ces volumes savants et fous
Bouleversant notre routine
Forment un plafond qui bafoue
Toutes les Chapelle Sixtine.

Le printemps cherche à s'imposer
Mais l'hiver de mauvaise humeur
Déploie des tours de vieux rusé
Pour mener son baroud d'honneur.

Des forces secrètes se meuvent
Autour de nous sensiblement,
Heureuses les âmes qui peuvent
Ecouter leurs enseignements.

Pour moi cet air vivifiant,
Ce remue-ménage céleste
Sont un baume fortifiant
Sur mon esprit un peu en reste.

Sous son charme, l'envie m'étreint
De m'en aller coûte que coûte
Comme un obstiné pèlerin
Que la foi jette sur les routes.