Vos
poèmes

C'est en juillet lorsque s'exprime
Avec le plus de netteté
Un relâchement légitime
Que pulse le cœur de l'été.

Le moment est alors propice
Pour être un peu moins asservi
Ni plus nourrir le précipice
Où veut nous entrainer la vie.

Il faut y admirer l'ouvrage
Que la Nature survoltée,
A coups de chaleurs et d'orages,
Édifie pour nous épater.

Je sais des soirées délectables
Au jardin lorsque l'on débat
Entre amis autour d'une table
Dans d'interminables repas.

Certains y content des histoires,
Imaginées pour faire peur,
De châtiments expiatoires
Et de menaçants prédateurs.

La nuit qui peu à peu s'installe
Autour des hôtes initiés
Baigne la spontanée cabale
D'une atmosphère qui lui sied.

Les bruits d'insectes et de bêtes
Qui emplissent l'obscurité
Entretiennent l'idée inquiète
D'un monde plein de cruauté.

Moi qui ne crains pas les fantômes
Ni la sauvagine lâchée,
Je me grise d'air qui embaume
La lavande et l'herbe fauchée.

Avec lenteur je me déplace,
Posant mes sensibles orteils
Sur les pierres de la terrasse
Encore chaudes de soleil.

Sous l'égide de Betelgeuse,
D'Antarès et d'Aldebaran
Et de leur famille nombreuse,
Je vais, à la brise, m'offrant.

Puis sans nécessaire mobile,
A terre, je demeure assis
Comme un grain de sable immobile
Dans le concert des galaxies.