L’an dernier, un matin, durant le mois d’octobre, Je t’ai croisée en ville ; on ne s’est pas parlé Mais en nous saluant d’une manière sobre, Tu m’as souri avec un regard étoilé.
Peut-être pensais-tu être tirée d’affaire, Tes ennuis de santé enfin derrière toi Et tu marchais, heureuse, en voulant te distraire, L’esprit débarrassé de ce douloureux poids.
Mais le mal qui était tapi dans ton entraille S’est réveillé depuis avec plus d’acuité Et a fait son office, en digne valetaille De la faucheuse qui vient pour nous emporter.
Au pays maintenant est revenu l’automne, L’atmosphère est légère et le soleil câlin, Tout un assortiment de tons fauves festonne La nature menant son paisible déclin.
Si je descends en ville où un souffle m’attire, Je ne t’y verrai pas comme cette autre fois Mais il me plait que soit ton lumineux sourire Le dernier souvenir que je garde de toi.