Lorsque j'étais enfant, dans mon pays natal, J'aimais par dessus tout, près du soir cheminant, Entendre dans les pins batailler le mistral; C'est un plaisir gratuit que d'écouter le vent.
Alors, quand par hasard, j'avais les coudées franches, Ce m'était une joie de vite me hisser Au sommet d'un bouleau qui me tendait ses branches Et là, au gré du vent, me laisser balancer.
Je ne sais pas quels mots empreints de plénitude Pourraient bien exprimer, dans cette solitude, L'émotion ressentie en mon for intérieur,
Mais je sais que parmi mes souvenirs d'enfance, Cette image jaunie m'attendrit quand j'y pense Et me laisse le goût fragile du bonheur.