Vos
poèmes

Elle a rassemblé ses cheveux
Entre ses doigts bien en arrière
Pour les lier en une queue
Dont elle a l’art et la manière.

Avec ce panache volant
Dont elle pare son sillage,
Moulée dans un petit short blanc,
Elle va courir sur la plage.

Face à tant de légèreté
Et cette énergie admirable,
Me vient l’envie de l’imiter
Et me voici foulant le sable.

Avec les effluves salants
Qui m’emplissent le nez, je trotte,
Guidé par le joli short blanc
Et la petite queue qui flotte.

Envahi par la sensation
D’une nouvelle et douce ivresse,
J’ai la gratifiante impression
De boire un grand bol de jeunesse.

Mais la belle euphorie pourtant
Tourne vite à la débandade
Car, rudoyé, mon palpitant
Se met à battre la chamade.

Voici le moment de payer
Mon inactivité chronique
Et les soirées à festoyer
Avec une joyeuse clique.

Il est maintenant loin devant
Le petit short moulant ses fesses
Et loin la queue qui flotte au vent
Pleine de fougue et d’allégresse.

Moi j’ai les muscles douloureux
Et mes poumons crachent des flammes,
Il faut que je stoppe, honteux.
Pour ne pas devoir rendre l’âme.

Deux fins possibles à ce poème :

1
J'ai comme l'impression soudain
Que dans ma vie vient de se clore
La porte d'un fameux jardin
Plein d'une merveilleuse flore.

2
Et je mesure bien l’ampleur
De ma future vie d’ascète
Si je veux un jour faire honneur
A la petite queue follette.