Un matin, au point de l'aurore, Cependant que j'étais encore l'hôte d'un bienheureux sommeil, J'entendis toquer à ma vitre - Quel perturbateur me chapitre et précipite mon réveil ? -
Il s'avéra que le pénible Était une pie irascible Martelant du bec le carreau Et criaillant de sa voix aigre Des propos dignes de la pègre, Des jurons à plein tombereau.
Je l'ai chassé sans procédure Lui intimant d'une voix dure D'aller voir ailleurs si j'y suis Mais tous les matins cette peste Continuait son manifeste Et me haranguait à grand bruit.
Depuis le départ de ma femme Emportée un jour corps et âme Vers les limbes de l'au-delà, Je menais une vie tranquille Sans jamais me faire de bile Ni m'encombrer de tralala...
Fallait-il qu'une simple bête Vienne pour me gâcher la fête Et détricoter cette paix Qu'avec patience, sans mot dire, J'avais réussi à construire Et où, confiant, je me drapais ?
J'ai alors fini par comprendre Qu'en cet oiseau rempli d'esclandre, Ma femme faisait son retour, Qu'elle s'était réincarnée, Encor joliment carénée, Bien que sous un tout autre jour.
J'aurais dû bien sûr, avec elle, effectuer le parallèle, Elle qui souvent jacassait, Elle qui avait la pupille Attirée par tout ce qui brille Et, dès le matin, me pressait.
Alors, bonne pâte fadée, Auprès de moi je l'ai gardée Pour continuer le chemin, Emu de la voir appliquée Revenir prendre la becquée Chaque jour au creux de ma main.