En juillet, quand les jours semblent invulnérables, Radieux et assurés de leur longévité, Que les regards sont clairs, les jardins secourables, Que dans l’air bourdonnant, bat le cœur de l’été,
Désarnaché du joug qui me maintient servile Tout au long de l’année, j’aime prendre le temps De m’en aller flâner dans les rues de la ville Comme un badaud curieux, volontiers hésitant.
Sans prendre l’avenue qui quelquefois éventre De son tracé direct l’historique quartier, J’aime me perdre un peu dans le fouillis du centre, Le dédale anarchique aisément cachottier.
J’avance lentement, je reviens en arrière, J’entre dans une cour au vieux pavé usé Où s’insinue de l’herbe et d’où grimpe du lierre A l’assaut d’un balcon comme un amant rusé.
Ecoutant mes instincts, je me laisse séduire Par l’affiche invitant à une exposition Pour ne pas négliger l’occasion de s’instruire Tout en glanant peut-être une neuve impression.
Revenu au dehors, je m’assois en terrasse Pour siroter un verre et lorgner tout mon saoul, Rayonnante, la moindre antilope qui passe Dans sa robe légère et ses charmants dessous.