Vos
poèmes

Du fond de mon lit au réveil,
Tandis qu’à ma fenêtre coule
Un premier rayon de soleil,
J’entends un oiseau qui roucoule.

Il se confond, le joli cœur,
En érotiques ambassades
Et me gâche bientôt l’humeur
Avec ses mielleuses tirades.

« Que tu es jolie, mon amour,
Nulle autre n’est plus merveilleuse
Et n’illumine mieux le jour
Que ta prunelle ensorceleuse. »

Il débite à n’en plus finir
Des fariboles de ce style
Afin de la circonvenir
Vers le marché qui l’obnubile.

La belle écoute son amant
Et, sans la voir, je l’imagine
Se pâmer sous les boniments
Et près de se croire divine.

Bientôt assommée sous les fleurs,
Elle se pliera sans mystère
Au désir de son séducteur
Pour qu’il expédie son affaire.

Même s’il n’est pas à son goût,
Elle acceptera la fredaine
Pour compenser le pauvre chou
De s’être donné de la peine.

Jeune homme, aspirant libertin,
Mets-toi ce postulat en tête :
Si tu n’as pas de baratin,
Tu ne feras pas de conquêtes.