C’est un pays lové au milieu de l’Europe, Ceint de monts pourvoyeurs en ruisseaux bondissants ; Un manteau verdoyant de forêts l’enveloppe Pour donner de l’apprêt aux hivers saisissants.
C’est un peuple jaloux de son indépendance Ayant pourtant subi le joug des oppresseurs Tout au long d’une histoire empreinte de souffrance, De maintes tragédies et de sursauts rageurs.
Tour à tour, le diktat des papes catholiques, Des empereurs germains et l’ordre des Habsbourg, La botte des nazis et les chars soviétiques Ont pesé sur ses reins et assombri ses jours.
Mais de Hus à Palach, nombre de réfractaires Ont dressé leur courage en face des tyrans, Même le soldat Chveïk, sous ses airs débonnaires, Fit de la résistance à leurs drastiques rangs.
Et derrière eux, combien de sans nom, de sans-grade Ont désiré humer l’air de la liberté, Qu’ils soient de la campagne, enfants d’une bourgade Ou grandis au pavé d’une vieille cité ?
De ce ferment humain sont sortis des artistes, Graphistes, écrivains, poètes, musiciens, Cinéastes, sculpteurs, jusqu’à marionnettistes, Attachés à leur vlast et à ses citoyens.
Inspirés par les prés et les bois de Bohème, Son destin tourmenté et la vie qui enjoint, Ils ont livré au monde en qualité de gemme, Une œuvre quelquefois admirée de très loin.
