Vos
poèmes

Toi qui es venue cette nuit,
Ombre légère et peu farouche,
Te faufiler dans mon réduit
Et te glisser jusqu'à ma couche,

Belle inconnue que t'as-t-il pris,
Quelle lubie a fait sa place
Et cheminé dans ton esprit
Pour te pousser à cette audace ?

C'est un coup d'éclat émouvant,
Il n'y a vraiment qu'une fille
Pour ainsi prendre les devants
Et braver ce qui l'émoustille.

Je me souviens d'avoir senti
En premier lieu sur ma poitrine
L'art délicat et abouti
De ton experte main caline.

Puis sur mes lèvres le contact
Tendre et appuyé de tes lèvres
Dans un attouchement exact
Digne du meilleur des orfèvres.

Le long baiser qui s'ensuivit
Reste imprimé dans ma mémoire
Comme un souvenir qui survit
A toute forme d'idée noire.

Mais je n'ai pas curieusement
Levé le plus petit doigt fourbe,
Comme il se doit pour un amant,
Vers la sveltesse de tes courbes.

C'est bien la preuve s'il en faut
Que ton existence possible
Dans ce monde s'inscrit en faux,
Un rêve dont je fus la cible.

Je ne m'y trompe certes point !
Notre rencontre imaginaire
N'est d'ailleurs pas allée plus loin
Que cet ardent préliminaire.

Reviens tout de même vers moi,
Belle inconnue la nuit prochaine,
Pour me replonger dans l'émoi
De ta libertine Fredaine.