C'est un lieu de beauté, assoupi et fragile, Baigné par un air tiède et empreint de douceur... Une simple clairière où le soleil, agile, Compose facétieux de nouvelles couleurs...
La phalène opaline, amollie de nectar, Fragile et pur camée, sur l'opulent buisson De liserons fougueux, de mauves et de nard Repose, abandonnée, dans la soie qu'un frisson
Fait trembloter; poignant, dans un effort palpite Le grand corps maladroit; vainement, il s'agite, Prisonnier du brocart aux nerveux chatoiements
Qui l'englue et le serre! Alors, lente, précise, D'un stylet acéré la tarentule incise Sa proie vive, et l'aspire en de longs traits gourmands...