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René DOMENGET

A nos Héros Savoyards

Ils n’avaient que vingt ans l’âge de l’espérance,
Portant au fond du cœur leur foi et leurs espoirs,
Déchirée, bafouée, vaincue était la France,
Les heures à venir se dessinaient en noir.
Ils pouvaient eux aussi accepter la défaite,
Suivre le Maréchal vers la honte courir,
Se mettant à genoux courber aussi la tête,
Le combat fut leur choix au risque de mourir.
A peine revenue cœur brisé de Norvège,
Morandat refusa l’abandon sacrilège,
Il avait entendu venant de l’Angleterre,
L’appel d’un Général continuant la guerre ;
Alors il le rejoint, puis revient mandaté,
Pour porter le levain du pain de liberté ;
Il revoit ses amis du monde syndical,
Et leur fait partager les vues du Général.
Dans l’ombre où Savouillan, Rose ou bien Morisot,
Tissaient secrètement la toile des réseaux,
D’autres les suivirent qui comme eux s’illustrèrent
Que rien ne désignait pour être chef de guerre.
Le « Prof » ou bien l’élève, et les jeunes ouvriers,
Laïcs ou bien curés, nobles ou roturiers,
Tous unis, malgré eux, dans la même aventure,
Risquant l’envoi au camp, la mort sous la torture.
Morel sur le plateau, et Bulle sur la crête,
Officiers que l’honneur conduisit à leur perte,
Foudroyés par le feu, Ô ! trahison infâme,
Croyant que l’ennemi avait encore une âme.
Et Simon ce gamin qui commandait aux hommes,
Et marchait au combat, cœur léger un peu comme
On court à dix huit ans vers son premier amour,
Mais sachant que la mort l’attendait au détour.
Et toi la frêle fleur prise dans la tempête,
« Petite Marguerite » au cœur gonflé d’espoir,
Action après action construisant la défaite,
Des idées propagées par les hommes en noir ;
Francs-gardes assoiffés du sang des maquisards,
Torturant, fusillant des captifs au hasard,
Traites à leur Patrie, assassins de leurs frères,
S’auréolant de gloire à bâtir la misère.
Quatre longues années, ombres parmi les ombres,
Ils ont des opposants multipliant le nombre,
Préparé l’avenir d’un pays abattu,
Où le vice avait pris le pas sur la vertu,
Et puis un jour, enfin, ils furent la lumière
Pénétrant dans la ville en suivant leur bannière,
Ces trois couleurs sacrées sous lesquelles dormais
Le Frère ou le copain disparu à jamais.
Jeunesse incline toi devant tous leurs tombeaux,
Salue avec respect les plis de leurs drapeaux,
Regarde les venir ces sublimes vieillards,
Le visage ridé, courbant parfois l’échine,
Croise leur beau regard où souvent s’illumine,
La fierté qui sortit la France du brouillard.
Pense à dire Merci, songe que grâce à eux,
LIBRE tu peux toujours couler des jours heureux.