Ô Mon Dieu ! que vous êtes belle, Que plaisant est le souvenir De la jeune fille rebelle Qui s'opposait à mon désir, Ronsard nous a chanté la rose, Épanouie dans le matin, Mais qui se meurt à peine éclose, Moi, je chanterai le Jasmin.
Ou bien le Lys, fleur qui s'accorde À la fraicheur de votre teint, Et dont le velouté concorde Avec votre peau de satin. Vos yeux ont cette douce chose, Qui les rend joyeux et câlins, Ronsard nous a chanté la rose, Moi, je chanterai le Jasmin.
Madame, que je suis morose, Et que la vie me fait chagrin, Car l'Amour qui toujours dispose, Vous a confiée à d'autres mains, Si bien que certains jours je n'ose Belle croiser votre chemin, Ronsard nous a chanté la rose, Moi, je chanterai le Jasmin.
Votre fidélité s'oppose Que je rêve à un lendemain, Qu'il fredonne en vers ou en prose, Mon cœur restera orphelin, Souffrez Madame que je pose Sur vos doigts un doux baisemain, Ronsard avait chanté la rose, J'ai voulu chanter le Jasmin.