Classé " sous X "
Comment peut-on lorsqu’on est femme
Donner la vie et puis partir,
Commettre un jour ce geste infâme,
D’un enfant faire un souvenir ;
Ils ne demandaient pas la vie,
Tous ces bambins abandonnés,
Pour oublier une folie,
Fallait-il un jour vous damner ?
Né d'amour ou bien de violence,
L'enfant a le droit de savoir,
Sans chercher toute une existence,
Où est son droit ou son devoir ;
Comment il se peut que sa mère
L'ait mis au monde sans le voir,
Était-elle à ce point mégère,
Pour ne pas lui laisser d'espoir.
On ne peut pas vivre une vie,
Sans de ses jours savoir l'auteur,
Sans jamais ressentir l'envie,
À des parents d'ouvrir son cœur.
Si vous ne laissez pas de piste,
Il va errer dans l'inconnu,
Sans votre amour et l'âme triste
De ne pas être reconnu.
Que l'on soit garçon ou bien fille,
On n'a jamais, jamais le droit,
Roturier ou fils de famille,
D'abandonner qui que ce soit.
Pour une folie passagère,
Un instant d'oubli, de plaisir,
Peut-on ainsi à la légère,
D'un trait effacer l'avenir ?
Ô ! je sais bien ce qu'on va dire,
Encore un donneur de leçons,
Un vieux poète qui délire,
Qui nous saoule avec ses chansons.
Que m'importe ce que l'on pense,
Si ce poème fait qu'un jour
L'enfant à venir a la chance,
De ne jamais manquer d'amour.
Chambéry le 06 11 2002