Comme les grands bateaux là-bas sur l'océan, S'en vont vers le lointain toutes voiles gonflées, Nous partirons un jour tout droit vers le levant, Avec au fond du cœur des images gravées.
Un merveilleux tableau formé par toi et moi, Courant dans la campagne nos deux mains réunies, Écoutant chantonner nos âmes en émoi, Avec l'insouciance de nos très jeunes vies.
Nous étions si petits, alors, chère cousine, Nous amusant de tout et gardant dans nos cœurs Ce merveilleux cadeau, cette fraîcheur divine, Qui préserve l'enfant de toute grande peur.
Te souviens-tu du jour où dans le pré aux chèvres, Le gamin que j'étais t'attira contre lui, Et sans plus de questions t'embrassa sur les lèvres, Je crois qu'il rougirait si c'était aujourd'hui.
Mais l'image s'estompe au lointain dans ma tête, Ton radieux regard s'est éteint à jamais, La Camarde est venue mettre fin à la fête, Pourquoi nous prive-t-on de tout ce qu'on aimait ?
Reste ton souvenir que la brise m'apporte, Je revois tes cheveux qui flottaient dans le vent, Alors que doucement je referme la porte Sur mes rêves d'enfants.