A tous les bras brûlés par le feu de la forge, A cette main coupée et ce pied arraché, A tous ces mutilés dont notre histoire regorge, Du temps où l'on faisait de la vie bon marché.
A vous à qui Dieu fit avoir ce grand courage, Quand vos propres enfants mouraient souvent de faim, Du combat ouvrier nous laisser cette image, Qui nous a indiqué pour toujours le chemin.
Honneur à tous ceux là qui gravirent la butte, Et devant les schakos sont tombés en chantant, Nous donnant à jamais l'exemple de la lutte, Je veux teinter mes vers du rouge de leur sang.
Ô toi ! le Communard, Ô toi ! le Résistant, Qui bâtit notre monde au péril de ta vie, Ô toi ! le miséreux et pourtant militant, De poursuivre ton but conserve nous l'envie.
Vous avez su puiser au fond de la misère Avec tant de grandeur et tant de volonté Par delà la prison et par-dessus la guerre, Cette richesse des pauvres, la Dignité.
Que jamais aujourd'hui et ni même demain, On ne touche aux acquis de tous vos sacrifices, On traîne malgré lui l’avenir de l’humain Vers un monde inégal aux bonheurs d'artifices.
Que les générations reprenant le flambeau, A marcher dans vos pas entraînent l'indécis, Et la main dans la main le brandissant bien haut, Poursuivent votre tâche, et vous disent Merci.