La Rose s'est fanée au beau jardin de France, L'ivraie a reconquis tout le terrain perdu, A jamais envolée ma dernière espérance, Mes yeux ne verront pas le jour tant attendu. J'aurais pourtant aimé, ô ! France ma douleur, Voir avant de mourir éclater ton bonheur, Mais ils sont revenus les faiseurs de misère, Qui t'ont tant exploitée méritant ta colère.
Pourquoi a-t-il fallu que meurt le Jardinier, Qui après tant d'années l'avait fait refleurir, Car pour notre malheur il était le dernier, Des Hommes qui savaient bâtir un avenir. Après lui ne viendront que de purs "intellos", N'ayant pour idéal que leur chère carrière, Et qui feront rêver le pauvre "populo", Mais qui le pousseront au profond de l'ornière.
Ô ! France mon coeur saigne et mon esprit prend peur, Tu n'as pour te servir que de pâles valets, Car ils ont disparu tous les grands, ces "Seigneurs", Qui auraient su donner leur vie s'il le fallait. Descendants de bourgeois ils sortent de "l'Ecole", Et choisissent leur camp souvent au gré d'Eole ; Son souffle vient d'Ouest ? ils pantouflent dans l'Or ; L'orage gronde à l'Est ? ils tournent sans remords.
France, ma blessure, ton peuple t'abandonne, Tu lui as tout donné, lui, qu'est ce qu'il te donne ? Toi qui ne dois siéger que parmi les plus grands, Il te fallait JAURES ! il t'offre TALLEYRAND. Ô ! divin créateur écoute ma prière, Car je vois au lointain l'oiseau noir revenir, Pour tous les égarés fais jaillir ta lumière, Et de mon cher pays préserve l'avenir.