La vie n'appartient qu'à Dieu.
Nul ne peut décider sur terre qui doit vivre,
Du nourrisson, de l'assassin ou du mourant ;
Que nul ne puisse, en aucun cas, fermer le livre,
Qu'il soit médecin, qu'il soit bourreau ou parent.
L'Amérique n'est pas l'exemple qu'on doit suivre,
Tout ne peut se résoudre à partir de l'argent,
Je sais bien que l'appât de la fortune enivre,
Mais sur ce point, sachons rester intransigeant.
L'Handicapé n'est pas un enfant infernal,
Et Dieu seul doit rester le maître de ses jours,
Arrêtez de le voir égal à l'animal,
Il n'espère de vous qu'un océan d'amour.
L'assassin a tué, rien n'excuse le crime ;
Est-ce en le tuant que revit sa victime ?
Puisque Dieu absout tout, lorsqu'on quitte le port,
Que vaut ce châtiment qui passe par la mort ?
Quant à l'Homme vieilli qui vogue vers la rive,
De cette île inconnue qu'on nomme éternité,
Laissons aller sa barque seule à la dérive,
Sans la fin de sa vie, vouloir précipiter.
Qui sont donc ces juges étalant leur savoir,
Pensant avoir le droit de prendre le pouvoir,
D'indemniser ceci, d'indemniser cela,
Le dollar remplacera-t-il l'homme ici bas ?
Laissons donc aux" Riquain" leur délire argenté,
Gardons comme un trésor la grande humanité,
Qui au fil des siècles nous a fait devenir,
Ce pays devant qui s'ouvre grand l'avenir.
Pourvu que la jeunesse, ouvrant enfin les yeux,
Dédaignant le profit, la drogue et la violence,
Ecartant l'illusion d'un monde merveilleux,
Du Feu de ses Aînés conserve la vaillance.
Chambéry novembre 2000