Rien n'est plus comme avant dans le "Bar du jardin", Joseph sans est allé, et son air gouailleur Ne vient plus éclairer nos propos anodins, Quand de tous les instants arrive le meilleur. Ce moment annoncé par ce cri " Téléphone !…" Qu'il faisait retentir de sa voix de Stentor, Qui de tous les jardins comme un clairon qui sonne Nous voyait rassemblés autour du nectar d'or.
Là, le verre à la main, il vantait ces gélules, Qui malgré son grand âge éveillaient sa vigueur, Bien sûr nous l'écoutions d'une oreille incrédule, Ne lui laissant pas voir qu'on le savait blagueur. Puis l'un après l'autre nous racontions la nôtre, Comme si nous voulions lui faire ainsi chorus, Et levions notre verre, éternels bons apôtres, Du grand cérémonial au très divin Bacchus.
Vladimir est parti, et Marcel ne vient plus, Ces trois joyeux lurons manquent dans l'assemblée, D'autres sont bien venus mais qui n'apportent plus Cette franche gaieté autour de la tablée. Joseph et Vladimir impénitents "brodeurs", Des jardins du Bon Dieu faites-vous la récolte ? Vous dont le souvenir est gravé dans nos cœurs, Au"Grand Café des Cieux", tapez-vous la belote ?