Le bonjour de Bourgogne
Que doux est le matin que la Bourgogne est belle
Assis au bord de Saône sans souci de l’heure,
Les oreilles tintant d’un chant de tourterelle,
Je guette le poisson s’approchant de mon leurre.
Mais tout en ce faisant mon esprit vagabonde,
Je pense à mes amis que j’ai laissés là-bas ;
Soudain fermant les yeux à peine une seconde,
Ce fixe sur l’écran, formé par mes paupières
L’image de ces faces qui me sont si chères,
Ces trognes de buveurs que mon cœur n’oublie pas.
De vins tout délicieux mon palais se régale,
A la robe écarlate aux saveurs sans égales,
Beaune, Meursault, Pommard, Volnay, ô! noms si doux,
Que l’on ne les prononce jamais qu’à genoux,
Glissez dans mon gosier ô! divins élixirs,
Grisant comme baiser de femme qu’on désire.
Et lorsqu’ils accompagnent les soirs de ripailles,
«Pouchouse » « Persillé » ou autres charcutailles,
Ils font monter en moi les mêmes sentiments,
Que pourrait susciter l’amour de deux amants
Vous le savez, pingre n’est point mon caractère,
Aussi veux-je avec vous tout partager en frère,
Et par le truchement d’une missive brève,
M’enivrant du réel, vous transmettre le rêve.
Tout est meilleur dit-on en imagination,
Demandez à Joseph il connaît la question,
Qui malgré tous ses ans que l’on sait avancés,
Trois fois chaque semaine, en toutes positions,
A célébrer « EROS » n’a jamais renoncé.
Et qu’il nous mente un jour, il n’en est pas question.
AMIS, voici l’heure ensemble levons nos verres,
Moi ici, vous là-bas rassemblés sur nos terres,
Fidèle à notre unique et rigoureuse loi,
Amis ! Pensant à vous, à l’AMITIE je bois.