Il est là sur un banc, ne semblant pas bouger, Barbe grise, yeux mis clos et les deux mains croisées, Sur une antique canne en bon bois de noyer, Il semble mesurer la longueur des années.
Les passants le regardent avec curiosité, Cherchant à découvrir d’où il vient où il va, Vit il un grand bonheur ? Ou bien de charité, Lui semble s’en moquer, car il ne bronche pas.
Car depuis bien longtemps qu’il regarde la foule, Assis là sur son banc dans le grand Luxembourg, Ėcoutant la chanson des pigeons qui roucoulent, Ignorant l’avenir il relit ses amours.
Car, que n’a-t-il pas vu depuis qu’il est au monde, De ces temps mémoriaux qui font frémir les cœurs, De ces évènements qui poursuivent la ronde, De ces êtres debout recherchant le bonheur.
Il est là qui sourit de tant d’agitation, Qui ne l’effleure plus et le laisse penseur, Car il a pour son bien trouvé la solution Pour lui brille toujours son soleil intérieur.