L'enfant aux hirondelles.
Enfant, toi qui vois l’hirondelle,
Qui s’envola vers le lointain,
Pour aller quérir d’un coup d’aile,
Un bonheur qu’elle avait en main ;
Rappelle-lui bien que la cage
Qu’elle a quittée était dorée,
Que loin de ce monde sauvage,
Elle aurait put être adorée.
Enfant, raconte-lui l’histoire
De ce garçonnet de sept ans,
Qui sans encore le savoir
Ne vivra jamais comme avant ;
Dis-lui qu’il aurait voulu être,
Celui qui s’en va à vingt ans,
Rassuré, car à la fenêtre
Il voit enlacés ses parents.
Enfant qui parle à l’hirondelle,
Va-t'en aussi dire à sa sœur,
Qu’elle a son amour auprès d’elle,
Qu’il ne faut pas chercher ailleurs,
Dis-lui que l’oisillon réclame,
La tendresse de ses parents,
Pour réaliser le programme,
Qui fait un homme d’un enfant.
Enfant qui parle à l’hirondelle,
Dis-lui bien que ça n’a qu’un temps,
D’être jeune, amoureuse et belle,
De courir après le printemps ;
A toujours chercher le bonheur,
On s’éveille un matin lassé,
Le souffle court les yeux en pleurs,
De l’avoir souvent dépassé.
Enfant toi qui vois l’hirondelle,
Dis-lui que si de noirs nuages,
Sur sa route un jour s’amoncellent,
Mon amour rouvrira la cage,
Mais dis-lui qu’il vaut mieux pour elle,
De ne pas tarder trop longtemps,
Car je sens ma vie qui chancelle,
Vivrais-je toujours au printemps.