Un soir que je flânais Le cœur à la dérive, Que mon pas m’amenait Ô! fleuve sur ta rive, Je vis l’astre d’argent Se mirant en tes eaux, Illuminer l’enfant Assis près d’un bouleau.
Sa tête aux blonds cheveux Appuyée dans ses mains : « Regarde bien, dit-elle, Regarde bien Monsieur, Vois-tu comme étincelle Ce pays merveilleux, Où moi j’irai demain….. Lorsque je serai mieux. »
Longtemps son doux regard Ce perdit dans tes ondes, Sous un rayon blafard Imaginant des mondes, Perdus au plus profond De son âme rêveuse, Que cachait un grand front, Â la blancheur neigeuse.
Puis écartant les bras Comme ont étend des ailes, Elle écouta du vent L’étrange ritournelle, Courut à petits pas Comme l’oiseau s’envole, Ses cheveux voletant Faisant une auréole,
Moi, je suis resté là, Ô! fleuve sur ton bord, Ne voyant que reflets Dans tes eaux devant moi, Mais porteur des secrets De cette enfant malade, Qui attendait la mort En rêvant de balade.