Lorsque les cheveux blancs encadrent son visage, Lorsque ses seins vieillis encombrent son corsage, Que même une caresse est un effort trop lourd, Que seuls restent les yeux pour se parler d’amour.
Lorsque les corps brisés n’ont plus aucun discours, Que le pas se fait lent, le souffle devient court, Qu’en allant côte à côte en se tenant la main, On ose même plus songer au lendemain.
Lorsque notre horizon peu à peu s’assombrit, Les rides se creusant dessous nos cheveux gris, Qu’on ne peut plus qu’offrir les restes du passé, Les rêves d’avenir nous ayant délaissés.
Mais même si nos bras ne peuvent plus l’étreindre, Pour apaiser ses peurs ou éteindre ses feux, Même si nos élans ne peuvent plus atteindre, Ce merveilleux Eden où s’unissent les Dieux.
Il faut savoir garder, là au fond de son cœur, La petite étincelle, le myosotis en fleur, Et si même l’on vit son tout dernier matin, Lui dire encore je t’aime à la Saint Valentin.