Peine d'amour.
Demain je partirai pour un très long voyage,
J’irai droit devant moi par les monts et par vaux,
Oubliant pour toujours ton arrogant corsage,
Ton parfum enivrant, le velours de ta peau.
Je fuirai à jamais le doux nid de ta couche,
Où pourtant j’ai connu de merveilleux soleils,
Où résonnait souvent, carillon de ta bouche,
Les soupirs langoureux de nos nuits sans sommeil.
Je t’avais dans mes bras, languissante et câline,
Nos deux corps enlacés inondés de sueur,
Cette rosée d’amour à la senteur divine,
Paralysant l’esprit, et emballant nos cœurs.
Oui, je partirai loin, pour oublier ma peine,
Oublier de ta part l’affreuse trahison,
Remplaçant par le vin tout le sang de mes veines,
Emmenant mon chagrin vers d’autres horizons.
Peut être qu’un matin au détour d’une sente,
J’entendrai de nouveau le babil des oiseaux.
Q’approchant d’un marais, d’une allure prudente,
Je surprendrai leurs nids tapis dans les roseaux.
Si je ne peux jamais calmer cette tempête,
Qui m’assassine l’âme en ravageant mon cœur,
Et qui fait raisonner au profond de ma tête,
Cette cloche qui sonne le glas du bonheur.
Alors, j’irai mourir près d’un tonneau de bière,
Maudissant à jamais la femme et ses atours,
En n’adressant au ciel pas la moindre prière,
Et reniant les Dieux, je flétrirai l’amour.
Chambéry le 19 septembre 2005