L'ombre des grands cyprès tourne dans le silence Des heures abreuvées de larmes. Toute en pleurs, Une femme tremblante arrange quelques fleurs: Un cautère appliqué sur sa blessure immense.
Près de là, cette pierre antique en déshérence S'effrite sous la mousse, oubliée des douleurs Des justes et de ceux qui ne sont pas des leurs, Sous la stèle souvent gravée d'indifférence.
Jadis, tu n'avais pas de cendre en tes baisers Dans les matins feutrés de nos sens apaisés. Je ne récitais pas une même prière
Que celle marmonnée dans les brumes du soir, Aux jardins éternels sous la pâle lumière De l'astre déclinant lorsque monte l'espoir.